mardi 31 mars 2015

Texas : un élu républicain veut légaliser le cannabis au nom de Dieu

Texas : un élu républicain veut légaliser le cannabis au nom de Dieu

Le Point - Publié le 

Pour David Simpson, la plante est à ranger dans la même catégorie que les tomates, les piments verts ou le café. Une déclaration qui n'a pas réjoui ses pairs.

Un élu républicain du Texas souhaite légaliser le cannabis au nom de Dieu (photo d'illustration).
Un élu républicain du Texas souhaite légaliser le cannabis au nom de Dieu (photo d'illustration). © Ed Andrieski/AP/SIPA
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Au Texas, mieux vaut ne pas plaisanter avec la loi. Depuis le 1er janvier, cet État ultra-conservateur a déjà exécuté trois condamnés à mort, dont un déficient mental. Être arrêté en possession de 56 grammes de cannabis suffit à passer entre 180 jours et 20 ans derrière les barreaux... Mais, à la surprise générale, et surtout celle de son camp, David Simpson, un élu républicain, souhaite légaliser le cannabis au nom... de Dieu. "Tout ce que Dieu fait est bon, y compris le cannabis", s'est-il justifié lundi dans un communiqué faisant suite au dépôt de son projet de loi. Selon lui, le cannabis est à ranger dans la même catégorie que "les tomates, les piments verts ou le café".
À l'inverse du Colorado, de l'État de Washington ou de l'Alaska, David Simpson ne souhaite pas que le cannabis devienne la proie de taxes pour remplir les caisses de l'État. L'élu en a profité pour dénoncer la politique carcérale du Texas : "Mettre des gens en prison, où ils apprennent à devenir des criminels, et les séparer de leurs proches pour avoir possédé une plante que Dieu a faite, ce n'est pas bien." Un journaliste du Houston Chronicle, un quotidien texan, a rappelé dans un article que la population carcérale avait quadruplé aux États-Unis depuis le début des années 90. Et que plus de la moitié des prisonniers ont été condamnés pour des affaires liées à la drogue. 
Bref, il n'en fallait pas plus pour déclencher un tollé. Steve Munisteri, le chef de file des républicains du Texas, a rappelé que son parti était majoritairement opposé à la légalisation du cannabis. Le porte-parole de l'Association des shérifs du Texas a suivi la même ligne en faisant valoir que la drogue est la cause de nombreux accidents de la circulation. Ce qui n'a pas l'air d'avoir convaincu le très pieux David Simpson : "Je ne connais personne qui a eu un accident pour avoir consommé du cannabis. En revanche, je connais beaucoup de gens qui se sont endormis pour avoir trop mangé." À quand une loi pour criminaliser la consommation du cheeseburger ? 

Ensemble avec Marie

Ensemble avec Marie

Rédigé par Slimane Rezki | Lundi 16 Mars 2015




« Apparition de la Vierge aux druides », fresque de François Zbinden, se trouvant dans l'abside de la basilique Notre-Dame-de-Bonne-Garde, de Longpont, dans l'Essonne (photo : P. Poschadel)
« Apparition de la Vierge aux druides », fresque de François Zbinden, se trouvant dans l'abside de la basilique Notre-Dame-de-Bonne-Garde, de Longpont, dans l'Essonne (photo : P. Poschadel)
Le samedi 21 mars 2015 devra être et sera une date qui marquera les esprits. À la Basilique de Longpont, en Essonne, se tiendra, de 15 h à 17 h, un grand rassemblement islamo-chrétien. C’est en effet main dans la main et d’un cœur uni que chrétiens et musulmans célébreront celle dont le Coran dit : « Et lorsque les anges dirent, vraiment Ô Marie, Dieu t’a élue et purifiée ; Il t’a élue au-dessus des femmes de l’Univers » (Coran, s. 3, v. 42) reprenant ainsi quasi au mot près les termes d’une prière chrétienne : « Il t’a choisie entre toutes les femmes » (passage rappelant les paroles de Gabriel et de sainte Élisabeth dans l’Évangile de St Luc). 

C’est sous l’égide de la Sainte Vierge qu’Ensemble avec Marie réunira chrétiens et musulmans. Tous décidés à montrer que les nombreux liens millénaires qui nous unissent ne sont pas que de vains mots. 

Au cœur d’une période trouble, nous nous devons de manifester notre solidarité commune. Nous fondre sans nous confondre, donner priorité au respect et nous enrichir mutuellement sont des priorités brûlantes. C’est à l’image de nos frères libanais, initiateurs de ce projet et modèle d’une réconciliation, que nous, chrétiens et musulmans français, unissons nos volontés de montrer au monde que vivre ensemble n’est pas une chimère ni un espoir inatteignable.

Message de fraternité hier comme aujourd’hui

Plus qu’une croyance, c’est une certitude, vivre ensemble est possible. Tous les Écrits sacrés y poussent. Le Coran nous dit : « Le Prophète est plus proche des croyants qu’ils ne le sont d’eux-mêmes ; ses épouses sont leurs mères et les parents de filiation ont priorité sur les croyants et les émigrés (de La Mecque) d’après le Livre de Dieu à moins que vous désiriez accorder à vos amis quelques convenances généreuses. Tout cela est consigné dans le Livre » (Coran, s. 33, v. 6). La majorité des exégètes sont d’accord pour dire qu’ici « vos amis » désignent les juifs et les chrétiens. Ce verset, selon les commentaires comme celui du savant Qurtubî, ouvrait même la possibilité aux musulmans de les coucher sur leurs testaments. Plus encore, il est précisé que cela était aussi valable si ceux-ci étaient non croyants. 

Un autre moment important de l’Histoire de l’islam fut l’arrivée du Prophète à Médine. Se trouvant face à l’obligation de fixer les règles de vie commune, il fit rédiger ce qui devint la première législation officielle de l’islam. Ce traité portera le nom de la Sahîfa ou de ‘Ahd al-madîna (« Pacte de Médine ») et, bien plus tard, celui de Dustûr al-madîna (« Constitution de Médine »). Dans ce texte, le Prophète pose clairement l’égalité de tous les citoyens : en somme, il établit en mode islamique le concept de citoyenneté. 

L’éthique du juste milieu est clairement fixée comme trame de toutes les relations. Seules les vertus et les compétences doivent primer. Aujourd’hui encore, c’est ce message de fraternité qui doit primer dans nos sociétés souvent déshumanisées.

Marie, figure spirituelle commune

C’est le 21 mars que nous nous retrouverons tous, ce jour sera celui de la fête de l’Annonciation, c’est-à-dire celui où l’ange Gabriel annonce à Marie la naissance de Jésus. Journée donc très particulière, car placée sous l’égide d’une haute figure spirituelle, communément vénérée : la Vierge Marie. 

L’islam, en effet, comme le christianisme, reconnaît et professe le dogme de l’Immaculée Conception. Plus encore, il atteste également de la parfaite impeccabilité de Marie et de son fils Jésus. À la sourate 3, les versets 35 et 36 nous disent : « (Rappelle-toi) quand la femme d'Imran (mère de Marie) dit : "Seigneur, je T'ai voué en toute exclusivité le fruit de mes entrailles. Accepte de moi cette offrande, car tu sais et entends tout". Puis lorsqu'elle eut accouché, elle dit : "Seigneur, voilà que j'ai accouché d'une fille" ; or Dieu savait bien ce qu’elle venait de mettre au monde ! Le garçon n'est pas comme la fille. "Je l'ai nommée Marie, et je la place, ainsi que sa descendance, sous Ta protection contre Satan le lapidé. » Une parole du Prophète reconnue prouve que cette demande fut acceptée : « Satan touche chacun des fils d’Adam le jour où sa mère le met au monde, excepté uniquement Marie et son fils. » En outre, son nom est le titre d’un chapitre entier du Coran. 

Le Coran nous dit que si Dieu l’avait voulu il aurait fait de nous une communauté unique, mais là ne fut pas Son choix. Un verset nous éclaire en disant que notre diversité est source d’enrichissement mutuel. Il est temps de privilégier nos points communs au détriment de nos différences que certains cultivent avec ardeur et dont d’autres tirent profit. 

Il nous faut sortir de cette position d’exclusion qui fait tant de tort à tous ; nous devons nous souvenir et revenir au modèle du Prophète Muhammad qui, quand il conviait les représentants d’autres civilisations, se servait du verset disant : « Dis, ô vous Gens du Livre, venez à une parole qui nous est commune, à nous comme à vous (…) » (Coran, s. 3, v. 64). Marie nous est commune, c’est autour d’elle, sainte et bénie entre toutes les femmes que nous, musulmans et chrétiens, avons le devoir de nous réunir. L’Histoire nous montre bien que toutes les périodes d’entente et de collaboration ont livré ce que l’humanité avait de mieux à offrir.

Au cœur du message religieux : l’union

Le choix s’impose aujourd’hui de la façon la plus pressante : soit chacun d’entre nous tend une main ouverte pour offrir la paix de Dieu, car comme le dit un proverbe arabe, une main seule ne peut applaudir, ou alors nous laissons le fossé se creuser et permettons à l’ignorance et à la violence de nous vaincre. 

Avons-nous vraiment le choix ? Est-il possible à tout humain conscient de sa raison d’être, qu’il soit humaniste, agnostique, chrétien, juif, musulman…, de rester indifférent ? Cette tâche, cette lourde tâche, nous incombe à tous. Plus nous serons nombreux et moins elle sera difficile à porter. Mais le nombre ne suffit pas, c’est main dans la main que ce projet a été mené, c’est en cœur que nous le portons et c’est par la grâce de Dieu qu’il aboutira. Souvenons-nous du verset coranique qui nous enseigne que même si le Prophète avait dépensé tout ce que contient la Terre, il n’aurait pu unir les cœurs, car c’est Dieu qui unit les cœurs (Coran, s. 8, v. 63). 

Il importe encore que chacun d’entre nous affiche et assume l’amour qu’il porte à la France, ce pays où ensemble nous vivons. Ce pays où il fait encore bon vivre. Ce pays porte-étendard de la liberté, cette liberté qui nous est si chère et que nous sommes près à défendre par notre engagement. Cette liberté dont le grand saint bagdadien Junayd (m. 911) disait qu’elle est la plus haute station spirituelle. Il est nécessaire de nous regarder en face et d’un pas ferme de marcher ensemble pour sauver ces acquis obtenus souvent au prix du sang. Ce même sang qui ne doit plus couler au nom de nos différences. Le cœur du message religieux, tout comme celui des humanistes, invite à l’union et non à la séparation, à la convergence et non à la divergence. 

Cela ne doit constituer qu’un début, il nous faudra à l’avenir multiplier ces marques de rapprochement et aller plus loin encore. Notre groupe souhaite que sa démarche Ensemble avec Marie soit portée et diffusée au sein de l’Europe plus tard. Les plus hautes instances doivent être saisies pour organiser les actions qui ouvriront une nouvelle ère, celle d’un vivre-ensemble harmonieux et fructueux. Toutes les bonnes volontés, toutes les consciences sont appelées ici, c’est ensemble que nous devons bâtir le cadre apaisé de notre société. 

L’affiche qui fait scandale / Cachez ce sein que je ne saurais voir !

L’affiche qui fait scandale / Cachez ce sein que je ne saurais voir !

Santa Madonna ! Les catholiques napolitains sont en émoi. Non seulement du fait de la visite que leur rendra le pape François le 21 mars prochain, mais aussi – et surtout – à cause de la nouvelle publicité…
…pour la marque de prêt-à-porter Rosso di Sera. Placardée depuis quelques jours via Marina, une artère très passante de Naples, l’affiche de 9 mètres sur 6 offre ainsi la vision géante d’une nonne en jeans, son opulente poitrine nue à peine cachée par ses mains en prière.

Castration obligatoire des pasteurs de l’Église universelle du Royaume de Dieu… « Je n’ai jamais vu ça dans la Bible »

Castration obligatoire des pasteurs de l’Église universelle du Royaume de Dieu… « Je n’ai jamais vu ça dans la Bible »

La vasectomie, c’est l’opération chirurgicale que la direction ecclésiastique de l’église universelle du royaume de Dieu veut faire subir à ses pasteurs et aux auxiliaires. Elle consiste à rendre les hommes de Dieu stériles.
Homme-douleurDe façon précise, l’opération vise à couper et bloquer les canaux déférents qui transportent les spermatozoïdes à partir des testicules. Nous en parlions dans un précédent article publié samedi 28 février, dans lequel nous avons promis la suite. En effet, dans cet article, nous indiquions avoir été informés par une source proche de la communauté, qui est remontée contre la décision de la direction de l’église

Un pasteur s'habille en mini-jupe et met des perruques pour prêcher .

Un pasteur s'habille en mini-jupe et met des perruques pour prêcher .

Un pasteur s'habille en mini-jupe et met des perruques pour prêcher .
  
Douglas Dlamini Daantjie, un pasteur de 42 ans marche dans les rues de Mbombela en Afrique du Sud vêtu de vêtements et accessoires féminins, avertissant les hommes contre le fait de dépenser leur revenu familial sur des prostituées à constaté ichretien.com 

Dans le but de rendre son message sur l'adultère très efficace, le pasteur Douglas Dlamini Daantjie s'est permis de porter des vêtements féminins tout en prêchant.

Egalement Chantre, il utilise également sa musique pour diffuser son message de la monogamie aux personnes vivant autour de la capitale.

"Mon code vestimentaire attire beaucoup l'attention sur ce que j'ai à dire. Et Il est très efficace parce que les gens m’écoutent et apprennent quelque chose. Je suis d'avis que la prostitution ne doit jamais être légalisée dans ce pays parce qu'il divise les familles et favorise la propagation des maladies sexuellement transmissibles, augmente la pauvreté et encourage le viol des enfants de la rue et des personnes sans-abri », a déclaré Dlamini, au cours d'un récent sermon a Mbombela.

Dlamini, qui chante depuis 2004, affirme que beaucoup d'hommes qui ont eu des rapports sexuels avec des prostituées ont rapporté avoir été volés.

"Les femmes exposent leurs parties intimes dans les boites de nuit et autres bars et exécutent des danses pour appeler les hommes. Ceux-ci finissent par succomber pour avoir des rapports sexuels tarifés avec ces filles. Pendant qu'ils sont ivre, ou en action, ils sont ensuite volés et leurs familles se retrouvent sans argent" a t-il affirmé.
Le pasteur admet qu'il a obtenu de l'aide dans la mise en place de cette stratégie de marketing d'évangélisation.

"Un blanc de Jo'burg a écouté ma chanson et m'a conseillé de porter une mini-jupe afin d'attirer les téléspectateurs puisque je combat la prostitution. Il m'a fait un clip en mini jupe, à tel point que quand les gens regardent et écoutent ma chanson et mon message, ils apprécient.", a affirme le pasteur, marié et père de quatre enfants.

Cependant, Dlamini affirme que son habillement est réservé uniquement a l'évangélisation et qu'il ne porte pas de mini-jupe ou de perruque dans son église.

"Certains de mes fidèles pourraient se sentir mal à l'aise, donc je m'habille comme ça , uniquement quand je vais en mission d'évangélisation," a t-il dit.

Samuel Mnisi, un autre pasteur de Daantjie, a déclaré que Dlamini parle une langue que la plupart des gens comprennent :«j'aime les chansons et les enseignements de Dlamini. Il ne donne pas seulement un avertissement aux hommes mais aussi aux prostituées et attire leur attention sur les maladies sexuellement transmissibles ", a-t-il confié..

Une femme prêche l’Evangile seins nus…

 Une femme prêche l’Evangile seins nus…

Quand on pensait avoir tout vu… Plusieurs vidéos sur YouTube mettent en exergue les prédications d’une femme qui semblent aimer l’exhibitionnisme ! Faut-il en rire, en pleurer, ou en pleurer de rire ?
Cette jeune femme prénommée Latascha Emanuel a « sein doute » trouver le bon filon pour promouvoir son ministère. Sur Internet, celle qui est surnommée « The Titty Preacher » ou encore « The stripper’s pole preacher », se présente comme une « prédicatrice non conventionnelle ». Elle exerce son « ministère » à Fayetteville en Caroline du Nord.
«Je suis un ministre non conventionnel, mis de côté pour un temps non conventionnel, afin d’atteindre le monde avec l’Évangile et la grâce de Jésus-Christ », affirme-t-elle sans sourciller sur sa page twitter. Selon ses fans, certains affirment que « les gens matures peuvent écouter le message sans se focaliser sur ses seins »…
Paul OHLOTT

Le Coran nie la crucifixion de Jésus-Christ : un négationnisme historique !

Le Coran nie la crucifixion de Jésus-Christ : un négationnisme historique !

Jésus-Christ est mentionné par Lucien, Josèphe et Tacite, en sus des évangiles. Chez ces auteurs païens comme chez les évangélistes, la crucifixion du Christ est un fait historique.
Lucien (env.120 à après 180 ap. J.-C.) a fait allusion à Jésus comme un sophiste (philosophe) crucifié. Josèphe (env.37 à env.100 ap. J.-C.) a écrit : ” En ce temps-là paraît Jésus, un homme sage ; c’était un faiseur de prodiges […]. Et quand Pilate, sur la dénonciation des premiers parmi nous le condamna à la croix, ceux qui l’avaient aimé précédemment ne cessèrent pas. ” Tacite (env. 56 à env.120 ap. J.-C.) a écrit : ” Le nom de chrétiens leur vient du nom de Christ, qui fut condamné sous le règne de Tibère, par le procurateur Ponce Pilate. ”

L’Apôtre Paul était-il pour ou contre le ministère de la femme ?

L’Apôtre Paul était-il pour ou contre le ministère de la femme ?

La question du rôle de la femme dans le ministère est une grande préoccupation de l’Église d’aujourd’hui.
Elle est d’autant plus importante quand on considère le besoin urgent de voir tous les dons que Dieu a faits aux membres de son Église qu’il appelle se manifester. Mais cette question a dépassé les murs de l’Église. Les penseurs séculiers attaquent volontiers l’Église en l’accusant d’être contre les femmes et donc de ne pas vivre avec son temps.
Les Assemblées de Dieu des États-Unis et bien d’autres dénominations nées des Réveils de la Pentecôte ont ouvert la porte au ministère féminin bien avant que ce sujet ne devienne polémique. De même, lors de l’expansion missionnaire historique du XIX e siècle, les deux tiers des missionnaires étaient des femmes. Le mouvement des femmes qui luttèrent pour le droit de vote prit naissance dans le mouvement de Réveil conduit par Charles Finney et d’autres qui furent aussi des avocats de l’abolition de l’esclavage. Par contre, ceux qui confondaient la culture biblique et son message étaient voués à accepter l’esclavage et rejeter le ministère féminin, Mais pour des croyants qui sont attachés à la Bible, de simples précédents historiques ne suffisent pas pour régler une telle question ; la réponse doit être fondée sur les Écritures.
Le débat actuel tournant essentiellement autour des enseignements de Paul, nous examinerons ses écrits après avoir brièvement résumé les autres enseignements bibliques à ce sujet.
LE MINISTÈRE DE LA FEMME DANS LE RESTE DE LA BIBLE
Puisque Paul reconnaissait l’autorité de la Bible dont disposait alors les Juifs et des enseignements de Jésus comme étant la Parole de Dieu, il est bon de jeter un coup d’oeil au ministère de la femme tel que perçu dans ses sources.
Le Proche Orient ancien, dont Israël faisait partie, était clairement un monde d’hommes. Le simple fait que Dieu ait parlé à Israël dans le cadre d’une culture donnée ne signifie pas que celle-ci était forcément sainte. Cette culture incluait la polygamie, le divorce, l’esclavage, et une variété d’autres pratiques que nous reconnaissons comme étant impies.
En dépit de la prééminence des hommes dans l’ancienne société juive, Dieu n’en a pas moins appelé parfois des femmes à des positions de leadership. Quand Josias eut besoin d’entendre la Parole de Dieu, il envoya le sacrificateur Hilqiya et d’autres vers une femme qui était de toute évidence une référence prophétique de son temps, à savoir la prophétesse Houlda
2 Rois 22 : 12-19 : 12 Et le roi donna cet ordre au sacrificateur Hilkija, à Achikam, fils de Schaphan, à Acbor, fils de Michée, à Schaphan, le secrétaire, et à Asaja, serviteur du roi : 13 Allez, consultez l’Eternel pour moi, pour le peuple, Et pour tout Juda, au sujet des paroles de ce livre qu’on a trouvé; car grande est la colère de l’Eternel, qui s’est enflammée contre nous, parce que nos pères n’ont point obéi aux paroles de ce livre et n’ont point mis en pratique tout ce qui nous y est prescrit. 14 Le sacrificateur Hilkija, Achikam, Acbor, Schaphan et Asaja, allèrent auprès de la prophétesse Hulda, femme de Schallum, fils de Thikva, fils de Harhas, gardien des vêtements. Elle habitait à Jérusalem, dans l’autre quartier de la ville. Après qu’ils lui eurent parlé, 15 elle leur dit : Ainsi parle l’Eternel, le Dieu d’Israël : Dites à l’homme qui vous a envoyés vers moi: 16 Ainsi parle l’Eternel : Voici, je vais faire venir des malheurs sur ce lieu et sur ses habitants, selon toutes les paroles du livre qu’a lu le roi de Juda. 17 Parce qu’ils m’ont abandonné et qu’ils ont offert des parfums à d’autres dieux, afin de m’irriter par tous les ouvrages de leurs mains, ma colère s’est enflammée contre ce lieu, et elle ne s’éteindra point. 18 Mais vous direz au roi de Juda, qui vous a envoyés Pour consulter l’Eternel : Ainsi parle l’Eternel, le Dieu d’Israël, au sujet des paroles que tu as entendues : 19 Parce que ton coeur a été touché, parce que tu t’es humilié devant l’Eternel en entendant ce que j’ai prononcé contre ce lieu et contre ses habitants, qui seront un objet d’épouvante et de malédiction, et parce que tu as déchiré tes vêtements et que tu as pleuré devant moi, moi aussi, j’ai entendu, dit l’Eternel.
Débora, quant à elle, était non seulement prophétesse, mais aussi juge. Elle tenait le plus haut poste d’autorité en Israël de son temps. Elle est aussi un des rares juges dont la Bible ne relate aucun travers (Juges 4, 5).
Juges 4v4 : Dans ce temps-là, Débora, prophétesse, femme de Lappidoth, était juge en Israël.
S’il est vrai qu’il était rare que les femmes juives du premier siècle étudient sous l’instruction de maîtres de la Loi comme les disciples mâles l’ont fait, Jésus n’en a pas moins permis à des femmes de faire partie de ses proches, ce que la culture de l’époque aurait pu considérer comme scandaleux.
Marc 15 : 40-41 : Il y avait aussi des femmes qui regardaient de loin. Parmi elles étaient Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques le mineur et de Joses, et Salomé, qui le suivaient et le servaient lorsqu’il était en Galilée, et plusieurs autres qui étaient montées avec lui à Jérusalem.
Luc 8 : 1-3 : Ensuite, Jésus allait de ville en ville et de village en village, prêchant et annonçant la bonne nouvelle du royaume de Dieu. Les douze étaient avec lui et quelques femmes qui avaient été guéries d’esprits malins et de maladies : Marie, dite de Magdala, de laquelle étaient sortis sept démons, Jeanne, femme de Chuza, intendant d’Hérode, Susanne, et plusieurs autres, qui l’assistaient de leurs biens.
Comme si cela ne suffisait pas, il a permis à une femme qui voulait entendre son enseignement de s’asseoir à ses pieds (Luc 10 : 39), position habituellement réservée aux disciples mâles.
Les enseignants juifs n’acceptaient pas les femmes, d’autant plus qu’un disciple était considéré comme un enseignant en formation. Envoyer des femmes en mission de prédication (cf. Marc 6 : 7-13) aurait sans doute été trop scandaleux pour être réalisable; mais les évangiles rapportent unanimement que Dieu a choisi des femmes pour qu’elles soient les premiers témoins de sa résurrection, même si les hommes de l’époque refusaient de prendre en compte le témoignage de femmes.
Joël a explicitement mis l’accent sur le fait que lorsque Dieu répandrait son Esprit, des femmes comme des hommes prophétiseraient (Joël 2 : 28-29). La Pentecôte signifiait que tout le peuple de Dieu était qualifié pour recevoir les dons de son Esprit (Actes 2 : 17-18), tout comme le salut signifiait que l’homme et la femme auraient la même relation avec Dieu (Galates 3 : 28). Les effusions suivantes de l’Esprit ont souvent eu les mêmes effets.
PASSAGES OÙ PAUL SOUTIENT LE MINISTÈRE DES FEMMES
Paul a souvent soutenu le ministère des femmes malgré le préjudice que cela pouvait causer dans sa culture. À quelques exceptions près (certaines femmes philosophes), l’éducation poussée était l’apanage des hommes. La plupart des gens dans les pays méditerranéens de cette époque étant illettrés, ceux qui pouvaient lire et parler devenaient souvent des enseignants, essentiellement des hommes. Dans les premiers siècles de notre ère, la plupart des hommes juifs, tels Philo, Josèphe et de nombreux rabbins venus plus tard, reflétèrent le préjudice causé par la culture gréco-romaine, beaucoup plus large.
Le rôle des femmes variait d’une région à l’autre, mais les écrits de Paul le situent clairement parmi les progressistes de son temps en la matière.
Nombre des collaborateurs de Paul dans le Nouveau Testament étaient des… collaboratrices
Paul souligna le ministère d’une femme qui amena sa lettre aux chrétiens de Rome (Romains 16 : 1-2). Phoebé était une servante de l’église de Cenchrées. Le terme de « servante » est d’ailleurs souvent traduit par diaconesse, terme qui peut correspondre à une responsabilité administrative dans l’Église Primitive.
Dans les épîtres, Paul emploie cependant souvent ce terme pour parler de tout serviteur de la Parole de Dieu, y compris lui-même (1 Corinthiens 3 :5 ; 2 ; Corinthiens 3 : 6 ; 6 : 4 ; Éphésiens 3 : 7 ; 6 : 21). Il dit aussi de Phoebé : « Elle est venue en aide à beaucoup» (Romains 16 : 1-2) ; ce terme la désigne comme celle qui supervisait vraisemblablement l’église qui se réunissait peut-être dans sa maison. Cela lui conférait une position d’honneur dans l’église. Phoebé n’était certes pas la seule femme influente dans l’Église.
Si Paul salue deux fois plus d’hommes que de femmes dans Romains 16, il y souligne le ministère de deux fois plus de femmes que d’hommes dans cette même liste. Bien sûr, certains utilisent l’argument qu’il y a bien plus d’hommes appelés à diriger dans la Bible que de femmes, mais, dans ce passage, la tendance est inversée.
Ces encouragements peuvent indiquer que Paul était sensible à l’opposition que les femmes ont certainement rencontrée dans leur ministère; ses propos sont remarquables, compte tenu des préjugés à l’encontre du ministère des femmes qui existaient dans la culture de Paul.
Si Paul a suivi la coutume de son temps quand il loua Prisca ou Priscille, il a dû mentionner son nom avant celui de son mari Aquilas à cause de son statut social supérieur (Romains 16 : 3- 4). Nous apprenons ailleurs qu’elle et son mari enseignaient les Écritures à un autre serviteur, Apollos (Actes 18 : 26).
Paul mentionne aussi deux de ses co-apôtres, Andronicus et Junias (Romains 16 : 7). Junias est clairement un prénom féminin, mais certains écrivains le nient en excluant l’idée que Paul ait pu faire référence à une femme apôtre; Junias serait donc en fait une contraction du masculin Junianus. Cependant, cette contraction n’existe pas et a même été récemment écartée comme une impossibilité grammaticale en latin. Cette suggestion ne repose pas sur le texte lui-même, mais entièrement sur le présupposé selon lequel une femme ne saurait être apôtre.
Ailleurs, Paul fait référence au ministère de deux femmes à Philippes, qui ont pris part, comme tant d’hommes, à son travail pour l’Évangile dans cette ville (Philippiens 4 : 2-3).
Les femmes accédaient à des rôles religieux plus élevés en Macédoine que dans la plupart du reste du monde romain (11); cela a pu contribuer à ce que des femmes, collègues de Paul, aient pu être plus rapidement reconnues à des postes de responsabilité dans l’Église que dans les autres provinces (cf. Actes 16 : 14-15).
Si Paul place les prophètes directement après les apôtres (1 Corinthiens 12 : 28), il reconnaît aussi le ministère de prophétesse (1 Corinthiens 11 : 5), conformément à la Bible hébraïque (Exode 15 :20; Juges4 :4; 2 Rois 22 : 13-14) et à la pratique chrétienne des premiers temps (Actes 2 : 17-18; 21 : 9).
Ceux qui se servent du fait que Paul ne parle pas explicitement de femmes pasteurs passent à côté des faits. Paul ne mentionne pas beaucoup plus d’hommes pasteurs. Il parle plus souvent de ses compagnons de voyage dans le ministère, qui étaient naturellement des hommes. « Serviteurs » et « co-ouvriers » sont les titres que Paul emploie le plus couramment pour parler de ses collaborateurs, titres qui s’appliquent tous les deux également à des femmes (Romains 16 : 1, 3).
Compte tenu de la culture à laquelle Paul s’adresse, il était naturel qu’il y ait moins de femmes qui exercent des fonctions de ministère, celles-ci étant moins autonomes sur le plan social. Lorsqu’il est question de celles qui ont eu de telles responsabilités, Paul les encourage, y compris celles qui étaient apôtres et prophètes, responsabilités parmi les plus élevées dans l’Église.
Si de tels textes établissent le fait que Paul faisait partie des écrivains les plus progressistes de son temps, la controverse qui fait rage actuellement est centrée sur d’autres passages dans lesquels Paul semble s’opposer au ministère de la femme. Avant de les étudier, examinons un passage où Paul s’adresse clairement à une question culturelle typiquement locale.
PAUL ET LE VOILE DE LA FEMME
Si Paul se fait souvent l’avocat la réciprocité des rôles des hommes et des femmes, il fonctionnait aussi dans les limites de sa culture lorsque cela était nécessaire pour l’Évangile.
Nous commençons donc par son enseignement sur le port du voile car, s’il n’est pas en rapport direct avec la question du ministère de la femme, ce point nous aidera à comprendre les passages qui en parlent.
La plupart des chrétiens d’aujourd’hui sont d’accord pour dire que les femmes n’ont pas besoin de se couvrir la tête de nos jours dans l’Église, mais beaucoup ne reconnaissent pas le fait que Paul avait le même type d’approche pour le port du voile pour la femme que pour le refus des les voir prendre la parole dans l’assemblée. Dans les deux cas, Paul a eu recours à certains principes généraux pour les appliquer à une situation culturelle spécifique.
Quand Paul exhorte les femmes dans l’église de Corinthe à se couvrir la tête – c’est d’ailleurs le seul texte biblique qui en parle – il a respecté une coutume très répandue dans bien des cultures orientales de l’époque.
Si les hommes et les femmes doivent tous se couvrir la tête pour des raisons différentes, les femmes mariées se devaient de voiler leur chevelure afin que d’autres hommes que leur mari ne les convoitent pas. Une femme mariée qui sortait sans se couvrir la tête était considérée comme débauchée, ce qui pouvait amener au divorce comme pour une femme adultère .
À cause de ce que le voile symbolisait dans cette culture, Paul demandait aux femmes qui se sentaient plus libres de se couvrir quand même la tête afin de ne pas scandaliser les autres. Parmi ses arguments figure le fait que Dieu créa d’abord Adam; dans la culture particulière à laquelle il s’adresse, cet argument semble rempli de bon sens pour justifier le fait que la femme porte le voile.
LES PASSAGES OÙ PAUL SEMBLERAIT AVOIR RESTREINT LE MINISTÈRE DE LA FEMME
Parce que Paul, dans certains cas, a encouragé le ministère de la femme, nous ne pouvons déduire de ses quelques restrictions à ce sujet qu’elles aient une portée universelle.
Comme dans le cas du port du voile à Corinthe, Paul traitait surtout de situations en rapport avec le contexte culturel local. Cela ne signifie en rien que Paul ait écrit certaines choses pour un temps seulement. Mais cela veut dire que tout ce qu’il a écrit ne s’applique pas de la même façon à toutes les circonstances, et que nous devons prendre ces dernières en compte si nous voulons comprendre comment appliquer ces principes dans divers contextes.
En pratique, personne n’applique aujourd’hui tous les textes à toutes les circonstances, même s’ils disent à qui veut les entendre que ces textes s’appliquent toujours dans tous les cas.
Par exemple, la plupart d’entre nous n’a pas fait une offrande spéciale dimanche dernier pour l’église de Jérusalem (1 Corinthiens 16 : 1-3). Si nos églises ne soutiennent pas les veuves, nous pouvons en déduire que la plupart des veuves d’aujourd’hui n’ont pas « lavé les pieds des saints» (1 Timothée 5: 10). De même, peu de lecteurs plaideraient pour que nous allions tous à Troas pour récupérer le manteau de Paul; nous reconnaissons le fait que Paul adressa ces mots spécifiquement à Timothée (2 Timothée 4 : 13).
QUE LES FEMMES GARDENT LE SILENCE!
Deux passages des écrits de Paul semblent au premier abord contredire ses propos les plus progressistes. Gardez à l’esprit que ce sont là les seuls deux passages de la Bible que l’on pourrait être tenté d’utiliser pour contredire le fait que Paul soutenait le ministère féminin.
D’abord, Paul instruit les femmes à garder le silence et à garder leurs questions sur le service pour leur mari à la maison (1 Corinthiens 14 : 34-36). Paul ne pouvait certainement pas parler d’un silence absolu quelles que soient les circonstances, puisqu’un peu plus tôt dans la même lettre, il reconnaissait que les femmes pouvaient prier ou prophétiser dans l’Église (1 Corinthiens 11 : 5) ; et la prophétie était mise à un rang supérieur à l’enseignement (12 : 28).
Le fait de connaître la culture grecque ancienne nous aide à mieux comprendre ce passage. Les explications que les érudits ont pu donner sur ce texte ne s’avèrent pas toutes probantes. Certains s’aventurent à dire que ce serait un scribe qui aurait, plus tard, accidentellement inclus ces lignes dans les écrits de Paul, mais cette interprétation semble bien légère.
D’autres disent que Paul aurait cité ici une position propre à Corinthe (1 Corinthiens 14 : 34-35), qu’il réfuta ensuite (v. 36) ; mais le verset 36 ne ressemble pas à une réfutation.
D’autres pensent que les églises séparaient les hommes et les femmes comme dans les synagogues, si bien que les conversations féminines causaient du trouble. Ce point de vue a deux faiblesses:
  • D’abord, la séparation entre les hommes et les femmes dans les synagogues pourraient bien dater de plusieurs siècles après Paul;
  • Ensuite, les chrétiens de Corinthe se rassemblaient dans des maisons, dont l’architecture même aurait rendu une telle ségrégation impossible.
D’autres encore suggèrent que Paul s’adressait en fait à des femmes qui abusaient des dons de l’Esprit ou qui avaient un problème dans l’évaluation de la prophétie.
Si le contexte aborde ces questions, les écrivains anciens faisaient souvent des digressions, et le thème de l’ordre dans l’Église suffit à unir le contexte.
Une autre explication semble plus plausible. Paul affirma ailleurs le rôle des femmes dans la prière et la prophétie (11 : 5) ; il est donc impossible qu’il interdise la prise de parole des femmes sous quelque forme que ce soit. En fait, les églises qui permettent aux femmes de chanter n’appliquent pas non plus ce verset à la lettre.
Paul parlant ici d’une seule sorte d’intervention des femmes, nous devons relever que le seul type d’intervention qu’il mentionne dans 14 : 34-36 est le fait que les épouses puissent poser des questions.
Dans le contexte juif et grec ancien, les étudiants avancés ou les gens instruits interrompaient fréquemment les orateurs publics avec des questions raisonnables. Mais la culture avait privé les femmes d’instruction. Les femmes juives écoutaient dans les synagogues, mais, contrairement aux garçons, on ne leur avait pas appris à lire la Loi en grandissant. La culture ancienne considérait de même comme mal venu de ralentir un orateur par des questions qui trahissaient leur manque de connaissance.
Paul apporte donc une solution à un problème plus large: les maris devraient se préoccuper de permettre à leurs épouses d’avoir accès à la connaissance en les y aidant en privé.
La plupart des maris de l’époque doutaient du potentiel intellectuel de la femme, mais Paul figurait parmi les plus progressistes de son temps. Loin de réprimer les femmes, selon les normes de l’époque, Paul les libérait plutôt.
Ce texte ne saurait être utilisé pour empêcher les femmes d’annoncer la parole du Seigneur (1 Corinthiens 11 : 4-5), et rien dans le contexte ne suggère que Paul interdit spécifiquement aux femmes d’enseigner la Bible. Le seul passage de toute la Bible qui pourrait être cité pour s’opposer au fait que des femmes enseignent la Bible serait 1 Timothée 2 : 11-15.
DANS LE CALME ET LA SOUMISSION
Dans 1 Timothée 2 : 11-15, Paul interdit aux femmes d’enseigner ou d’exercer l’autorité sur l’homme. La plupart des partisans du ministère de la femme pensent que cette expression signifie en fait «usurper l’autorité » (23), chose que Paul ne voudrait pas que fassent les hommes plus que les femmes.
Dans tous les cas, Paul interdit aussi aux femmes dans ce passage « d’enseigner », ce qu’il semble avoir autorisé ailleurs (Romains 16; Philippiens 4 : 2-3). Il semble donc qu’il ait voulu traiter de la situation spécifique de cette assemblée.
Paul et ses lecteurs connaissaient leur contexte et pouvaient donc le prendre pour acquis; la situation qui a provoqué la réponse de Paul appelait donc clairement celle-ci de par sa nature.
Ce n’est probablement pas une coïncidence si le seul passage de la Bible qui interdit aux femmes d’enseigner se trouve être dans la même épître où nous savons explicitement que de faux docteurs visaient à semer le trouble en se servant des femmes.
Les lettres de Paul à Timothée à Éphèse nous donnent un aperçu de la situation: de faux docteurs (1 Timothée 1 : 6-7,19-20; 6 : 3-5; 2 Timothée 2 : 17) entraînaient les femmes dans l’égarement (2 Timothée 3 : 6- 7). Ces femmes étaient probablement, et en particulier, certaines veuves qui possédaient des maisons que ces faux docteurs pouvaient utiliser pour y tenir leurs réunions (cf: 1 Timothée 5 : 13. Un des termes grecs employés ici parle de propager des non-sens).
Les femmes étaient les plus vulnérables face aux faux enseignements par le simple fait qu’elles avaient eu très peu d’instruction. Un tel comportement ne pouvait qu’entacher le témoignage de l’Église dans une société hostile qui était déjà convaincue que les chrétiens pervertissaient le rôle traditionnel des femmes et des esclaves.
Paul offre donc une solution à court terme: « N’enseignez pas» (compte tenu des circonstances) et une autre à plus long terme: « Qu’elles apprennent » (1 Timothée 2 : 11). Nous lisons aujourd’hui: « Que la femme s’instruire en silence », et nous pensons que l’accent est mis sur le « silence ». Le fait que ces femmes devaient s’instruire « dans un esprit de paix et de parfaite soumission» nous parle du témoignage qu’elles devaient rendre dans la société selon ce qui était couramment attendu des femmes.
La culture de l’époque voulait que tout étudiant débutant, contrairement à ceux plus avancés, s’instruise en silence; voilà pourquoi les femmes n’étaient pas censées poser de questions (voir note plus haut). Le même mot « silence » qui est employé ici s’applique à tous les chrétiens dans le contexte (2 : 2).
Paul parle spécifiquement de cette question concernant les femmes pour la même raison pour laquelle il exhorte les hommes à ne pas se disputer (2 : 8) : ils étaient tous impliqués dans les groupes qui constituaient l’église d’Éphèse.
Là encore, il semble que le plan de Paul à long terme est de libérer, et non de subordonner le ministère de la femme.
La question n’est pas une affaire de genre mais de connaissance de la Parole de Dieu.
Ce qui pousse bien des érudits à douter de cette interprétation par ailleurs fort logique, c’est l’argument suivant de Paul où il fonde son appel sur le rôle rempli par Adam et Ève (1 Timothée 2 : 13-14).
L’argument de Paul, tiré de l’ordre de la Création, est le même qu’il a utilisé plus haut pour démontrer que les femmes devraient porter un voile (1 Corinthiens 11 : 7-9). Autrement dit, Paul citait parfois les Écritures pour répondre à certaines circonstances dans un contexte donné qu’il n’aurait pas appliqué dans tous les cas. Si Paul avance souvent des arguments universels à partir de l’Ancien Testament, il élabore parfois des arguments logiques à partir d’une analogie.
Son argument concernant la séduction d’Ève entre encore plus dans cette catégorie. Si la chute d’Ève empêche que toutes les femmes enseignent, cela signifierait que Paul affirme que, semblables à Ève, les femmes sont toutes plus facilement séduites que les hommes. Il est clair que, dans ce cas, il ne faudrait pas permettre aux femmes d’enseigner d’autres femmes, de peur qu’elles ne soient encore plus séduites.
Mais si la séduction ne s’applique pas à toutes les femmes, son interdiction non plus. Paul a probablement utilisé Ève pour illustrer la situation des femmes non instruites auxquelles il s’adresse à Éphèse; mais dans un autre texte, il parla d’Ève pour nous mettre tous en garde contre la séduction, et pas seulement les femmes (2 Corinthiens 11 : 3) (27).
Parce que nous ne croyons pas que Paul se soit contredit, son approbation du ministère féminin ailleurs dans la Parole de Dieu confirme que 1 Timothée 2 : 9-15 ne saurait interdire le ministère de la femme de manière générale. Il traita du sujet dans un contexte bien particulier.
Certains ont protesté en disant que les femmes ne devraient pas exercer d’autorité sur les hommes parce que les hommes sont appelés à être « la tête ». En dehors des nombreux débats sur le sens exact du terme grec « tête » (qui est par exemple parfois traduit par « source» plutôt que « autorité sur ») (28), Paul parlait du mari comme chef, ou tête et non de l’homme en tant que mâle qui serait la tête de la femme.
De plus, nous, pentecôtistes et charismatiques, affirmons que l’autorité du serviteur de Dieu est inhérente à son appel et au ministère de la Parole, et non à l’individu en tant que tel. Nous croyons donc que le ministère peut être exercé autant par l’homme que par la femme, comme pour l’apôtre Paul.
CONCLUSION
Il nous faut aujourd’hui reconnaître ceux que Dieu appelle, qu’ils soient hommes ou femmes, et les encourager en tant qu’ouvriers potentiels, en vue de servir la moisson qui est abondante.
Texte écrit par Craig S. Keener publié dans la revue « Ressources Spirituelles » N°10 Automne 2004 (Life édition). Craig S. Keener est professeur de Nouveau Testament à Eastern Seminary, Wynnewood, Pennsylvanie. Il a écrit une dizaine de livres, notamment sur la conception qu’a Paul de l’épouse et de la femme, ainsi que plusieurs commentaires bibliques.